Des brunes et des prunes.
Il est des expos qui magnifient l’endroit dans lequel elles se trouvent ; c’est le cas de l’exposition sur les années 80, tout en couleur et en angles, dans un endroit à l’architecture n’est faite que de courbes et de volutes : le MAD (Musée des Arts Décoratifs).
Rien de bien Fou pourtant, dans la scénarisation de cette expo-là tant les marqueurs du sujet sont flagrants : Jack et Tonton, l’autre Jacques -le Berlusconi de la publicité-, les deux Jean-Paul G et Claude et Jean Claude, les deux papes du cuir qui partagèrent visiblement le même tanneur, ... tous ont cohabité dans cette décennie comprise ente l’arrivée de Mitterand à l’Élysée et la chute du mur de Berlin.
Ne manquent à l’appel que Pierre et Gilles, le duo de plasticiens de la photo, qui ont plastifié la fine fleur des eighties, entre autres anonymes qui mentaient sur leur âge…
Elles étaient débauchées les années 80, les années Palace, ces nuits blanches qui finirent en lunettes noires, hécatombe en rythme et blues qui eurent d’un coup raison des brushings et des combinaisons fluo ; mais pas de la fête de la musique, l’acte majeur d’une Gauche qui s’essayait à rêver pour finir en rave.
Puis il y a eu Les Radios libres ... mes années Nova me font me souvenir d’un Jean François Bizot racontant allant négocier chez Tonton avec Baudecroux. L’un construira une autoroute (NRJ), l’autre une départementale, en plaisantait-il.
L’effervescence a laissé place à l’aspirine, aujourd’hui réduite à une tournée de vieux tubes et de vieilles gloires, souvent méconnaissables de ne pas avoir suivi la mode des substances, et des rediffusions permanentes de Retour vers le Futur.
On se souvient enfin que Dorothée avait plus d’heures d’antenne qu’Hanouna et que ça semblait néanmoins moins pénible. Canal+ faisait des fêtes et de la télé, et a continué longtemps de retenir le fameux Esprit Canal, cette queue de commette qui a continué sa course emportant une décennie de débauche d’idées, d’envies, d’audace, de fric, et les créatures qui l’incarnait.
LES ANNÉES 80, MODE DESIGN ET GRAPHISME
MAD - Musée des Arts Décoratifs,
Palais du Louvre (entrée par le jardin pendant les travaux, côté Carrousel)
Jusqu’au 16 avril
Pour le graphisme, vous repasserez.
Le Street art est aux abonnés absents. Mais pour le graph, préférez les bons vieux TER stockés en Gare basse de la Gare de Strasbourg (visibles depuis les remparts)
Pour vous rincer les yeux d’un parfum d’élégance et pour le coup d’une vraie surprise,
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SHOCKING ! LES MONDES SURRÉALISTES D’ELSA SCHIAPARELLI Années 20 et 30 et pourtant, bien plus inspirant.
Et enfin, passez par la Galerie des bijoux. Celui qui voulait être joaillier avant de rater ses concours vous suggère de passer une tête dans cette salle dont la scénographie et les pièces sont tout simplement magiques.
L'Alchimiste