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Photo du rédacteurPatrice Snoeck

Le train traîneau du Père Noël

S02E05


le train_traineau du Père Noël @lalchimiste.blog


Le train spécial supplémentaire Marché de Noël s’appelle Vincent, enfin, 20100, est du coup, avec ses trois 0 se prononce HO HO HO. Ils sont très espiègles aux Trains spéciaux…

Le conducteur s'amuse à porter un bonnet de père Noël qui ressemble étrangement à ce qu’il porte d’habitude, vu que la moitié de sa corporation est chauve sans qu’on sache vraiment pourquoi, peut-être d’être assis sous un pantographe qui lèche une caténaire branchée sur du 25000 volts, et on s’en fout vu qu’aucun syndicat n’a réussi à le prouver.


Il se trouve que le nôtre arbore une splendide barbe grise qu’il aura démarré en début de carrière et qui rajoute à l’a-propos de la scène.


Il fait fureur lorsque le train arrive en gare et est gratifié de quelques applaudissements, et pas peu fier vu qu’il tracte les 500 tonnes de son traineau dans une machine de 9600 chevaux, soit 7000 équivalent rennes, même s’il se traîne un peu plus souvent qu’il ne le voudrait en gare, pour cause d’affluence voyageurs et vigilance particulière à l’arrivée à quai.


Le train de Noël, c’est comme le train de pèlerins mais sans la voiture hôpital, pèlerins qui partagent ensemble une certaine ferveur plutôt consumériste que religieuse et un certain goût de la promiscuité, rendue tolérable par l’ingérence de quelques gobelets de vin chaud, visiblement pas tous consignés.

Ces voyageurs-là font la tournée des marchés de Noël où ils déambulent au pas procession devant des chalets-usine ou s’achètent des spécialités toutes spéciales, de l’artisanat totalement artisané et divers breloques fabriquées localement mais qui elles n’ont pas dû prendre que le train…

ils finissent tous par converger vers un majestueux sapin qui fait le show a horaire invariables sur le son d’une musique d’attente téléphonique de réchauffement climatique, à en regretter Vivaldi vu qu’il n’y a plus de saisons.


Dans les gares, les Agents de Service veillent à ce que tout ce petit monde monte et descende en temps et en heure pour limiter le temps d’embarquement et de débarquement avec plus ou moins de succès puisque la scène offre plus souvent l’aspect d’un transbordement de jour funeste.

Les casquettes blanches ne sont pas appelés agent d’escale pour rien car ils partagent avec les péripatéticiennes d’arpenter les quais de gare tout au long de la journée, et rendre des service de gare aux voyageurs de passage entre deux trains.

Flanqués en Hiver d’une doudoune rouge qui les font à s’y méprendre ressembler aux lutins du père Noël, il suffirait d’une barbe pour que des parents les interpellent en pleine procédure de départ du train pour les flanquer d’un marmot et leur tirer le portrait pour l’album de famille.

C’est d’ailleurs un coup à ce que tout ce petit monde finisse sous du sapin.


Pendant le marché de Noël, ils claquent des portes et entament une sorte de parade nuptiale de renne pour dispatcher le trafic sur les différentes de portes du train dont il se trouve qu’il y en a toujours au moins 10 qui ne sont pas situées face aux escalators.

La choré du « Service train terminé » me donnant la certitude que toutes les portes sont fermées et que je peux donner ordre au conducteur de démarrer, la plupart du temps une version déviante de celle des Clodettes sur Alexandra Alexandrie change durant cette période pour devenir plus robotisée, un peu comme s’ils sortaient d’un carillon pour indiquer que le train devrait déjà être reparti. C’est d’autant plus amusant à voir qu’ils se retournent les uns vers les autres pour communiquer à coup de sifflet et de talky Walky avec une prestance de Walkyrie qui se serait trompée de folklore.


Tandis qu’ils lutinent, je lutte pour rejoindre mon traineau-train non sans m’être assuré que les voyageurs m’avaient laissé un espace entre le marchepied et le signal d’alarme, d’autant plus que mes voyageurs semblent s’être donné le mot pour qu’on l’actionne comme s’il s’agissant d’un Tchoutchou pour que quelques rennes imaginaires gangrenés d’un ou deux caribous comme dans n’importe quelle équipe, ne fasse s’envoler le train ! On jurerait entendre des bruits de grelots,  moins qu’il ne s’agisse d’une alerte de l’agent de quai qui signifie une montée ou descente en marche et conduise a devoir arrêter d’urgence le train.


L’occasion de leur rappeler qu’en Alsace, c’est le Père fouettard le meilleur pote de Saint Nicolas, et que celui là n’a que des prunes à distribuer si tout ce petit monde ne se décide pas à être sage.


Le temps qu’un ou deux passagers ne me farcisse la tête comme un oursin pour me demander de faire attendre un Ouigo au pied duquel il sont supposés déjà se trouver 1/2 h avant son départ, on débarquera bientôt tout ce petit monde souriant à Strasbourg à temps pour admirer l’illumination d’un sapin intello triste à mourrir mais qui sait lire, et qui toise la statue du Général Kleber qui lui a vu bien pire à Alexandrie.


L’Alchimiste qu’il faut pas prendre pour un Petit Jésus

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